150 biais cognitifs qui nuisent à notre pensée rationnelle
Un biais cognitif est un mécanisme qui nous détourne de la pensée rationnelle. En d'autres termes, notre cerveau va favoriser des réponses subjectives, inconscientes et souvent illogiques lorsque confronté à certaines situations. Il s'agit d'une manière rapide et intuitive de prendre des décisions sans avoir à se lancer dans des analyses complexes.
Contrairement à ce que l'on serait tenté de croire, ces biais ont leur utilité.
Il existe en effet un modèle départageant notre pensée en deux systèmes : celui de l'intuition et celui de la pensée rationnelle. Le premier est rapide, inconscient, peu coûteux en énergie. C'est notamment par lui que naissent la créativité ou encore les réactions émotives souvent essentielles à l'entretien de nos rapports sociaux. Le second est plus logique, il nécessite toutefois plus d'efforts et de concentration. Il intervient notamment lorsque le premier système fait face à un problème qu'il ne peut résoudre (comme réaliser une opération mathématique compliquée, ou remplir une déclaration d'impôts).
Malheureusement ces biais sont également prônes à l'erreur et aux mauvaises interprétations. Dans un contexte dans lequel nous sommes forcés à émettre un choix ou un jugement hâtif, chacun est potentiellement sujet aux biais cognitifs. Le tout est de savoir les reconnaître afin de déjouer la manipulation inconsciente dont nous pouvons être tout à la fois victimes et commanditaires (malgré nous).
Classification des biais cognitifs
- Biais sensori-moteurs
- Biais attentionnels
- Biais mnésiques
- Biais de jugement
- Biais de raisonnement
- Biais liés à la personnalité
Cette classification n'est pas exclusive, Buster Benson a par exemple pris le parti de séparer les biais cognitifs en 4 grandes catégories.
Trop d'informations
Télévision, radio, internet, bouquins, interactions quotidiennes... nous sommes submergés par une quantité astronomique de données et n'avons pas d'autre choix que d'en faire le tri, filtrer ce que nous intégrons. Notre inconscient favorise alors certaines informations plus que d'autres.
Nous retenons mieux les informations relatives à ce qui a été récemment mémorisé
- Heuristique de disponibilité
- Biais attentionnel
- Effet de vérité illusoire
- Effet de simple exposition
- Effet du contexte
- Échec du rappel sans indices
- Biais mnésique lié à l'humeur
- Phénomène de Baader-Meinhof
- Illusion de fréquence
- Décalage empathique
- Biais d'omission
- Négligeance de la fréquence de base
Notre cerveau prête particulièrement attention aux choses inhabituelles ou surprenantes
Nous amplifions l'importance accordée aux choses qui nous semblent inhabituelles ou surprenantes. A contrario, nous minimisons la valeur de ce à quoi nous sommes habitués.
- Effet de bizarrerie
- Effet d'humour
- Effet de Von Restorff
- Effet de supériorité de l'image
- Effet de référence à soi
- Biais de négativité
Les différences et les changements nous frappent facilement
Et nous avons tendance à évaluer ces différences en fonction de ce qu'elles apportent comparativement (en positif ou en négatif).
- Effet d'ancrage
- Conservatisme / résistance au changement
- Effet de contraste
- Biais de distinction
- Effet de focus
- Effet de cadrage
- Illusion monétaire
- Loi de Weber-Fechner
On privilégie les informations confirmant nos propres croyances
De même, nous avons tendance à ignorer ou tempérer celles qui les contredisent.
- Biais de confirmation
- Biais de congruence
- Rationalisation post-achat
- Biais de soutien du choix
- Perception sélective
- Effet de l'attente de l'observateur
- Biais de l'expérimentateur
- Effet de l'observateur
- Biais d'attente
- Effet autruche
- Validation subjective
- Effet de l'influence continue
- Réflexe de Semmelweis
Les défauts des autres nous sont plus apparents que nos propres défauts
- Biais de l'angle mort
- Cynisme naïf
- Réalisme naïf
Manque de sens
Après avoir filtré les informations, nous tentons de leur donner un sens. Pour ce faire, nous essayons de relier au mieux toutes ces données et d'établir des rapports entre elles.
Nous ne voyons souvent que la partie émergée de l'iceberg
Notre vision est partielle, incomplète. C'est pourquoi nous ne distinguons pas le tableau dans son ensemble mais seulement sa surface. Notre cerveau tâche de se construire une vision du monde avec ces données partielles.
- Confabulation
- Illusion des séries
- Insensibilité à la taille du groupe
- Négligence des probabilités
- Erreur de la preuve anecdotique
- Illusion de validité/de compétence
- Sophisme de l'homme masqué
- Illusion de récence
- Erreur du parieur
- Erreur de la main chaude
- Corrélations illusoires
- Paréidolies
- Anthropomorphisme
Face à un manque d'informations, nous usons de stéréotypes et de généralités
Lorsque nous faisons face à quelque chose dont on ne connaît pas précisément les détails, nous avons tendance à combler les trous avec des sources en lesquelles nous avons confiance ou auxquelles nous sommes conditionnés (et qui ne sont pas nécessairement justes).
- Erreur d'attribution de groupe
- Erreur ultime d'attribution
- Catégorisation, stéréotypage
- Essentialisme
- Fixité fonctionnelle
- Effet d'accréditation morale
- Croyance en un monde juste
- Sophisme
- Biais d'autorité
- Biais d'automatisation
- Effet de mode
- Effet placebo
Nons pensons fréquemment que ce qui nous est familier et que nous apprécions, est meilleur que ce qui nous est étranger
- Effet de halo
- Effet inter-races
- Effet inter-groupes
- Effet pom-pom girl
- Effet "Pas inventé ici"
- Effet de la route familière
- Biais d'homogénéité d'exogroupe
- Dévaluation réactive
- Effet de positivité
Nous simplifions les concepts scientifiques, parfois au point de les dénaturer
Cette simplification nous amène à appréhender ces concepts d'une manière plus accessible, mais moins rigoureuse.
- Biais du survivant
- Comptabilité mentale
- Biais de normalité
- Biais d'évaluation de la probabilité
- Loi de Murphy
- Effet de sous-additivité
- Biais de la somme nulle
- Effet de dénomination
- Nombre magique 7 +/-2
Nous pensons connaître et comprendre les choses
- Illusion de transparence
- Malédiction de la connaissance
- Effet projecteur
- Erreur d'incitatif extrinsèque
- Illusion d'agent extérieur
- Illusion de la connaissance asymétrique
Nous projettons notre état d'esprit sur le passé et l'avenir
Or le monde change : le contexte du passé n'est pas celui du présent, et ce qui adviendra dans le futur pourra également être bien différent.
- Effet de télescopage
- Rétrospection de la vie en rose
- Biais rétrospectif
- Biais de résultat
- Chance morale
- Déclinisme
- Biais d'impact
- Biais de pessimisme
- Biais de planification
- Biais du temps gagné
- Biais pro-innovation
- Biais de projection
- Biais de contrôle des émotions
- Biais d'auto-cohérence
LE BESOIN D'AGIR VITE
Sous le feu de l'action, nous sommes amenés à devoir prendre rapidement des décisions. Cette capacité se revèle très utile en contexte de survie. En effet, une réaction lente, voire une tétanisation, peuvent s'avérer fatales. Bien qu'aujourd'hui notre environnement soit plus accueillant, nous avons conservé cet instinct qui, parfois sous le coup de l'empressement, nous induit en erreur.
Sur surestimer nous aide à prendre des initiatives, tandis qu'un manque de confiance permet de justifier notre inaction
- Biais d'excès de confiance
- Biais égocentrique
- Biais d'optimisme
- Biais de désirabilité sociale
- Effet « troisième personne »
- Effet Barnum
- Illusion de contrôle
- Effet de faux consensus
- Effet Dunning-Kruger
- Effet difficile-facile
- Illusion de supériorité
- Effet Lac Wobegon
- Erreur fondamentale d'attribution
- Biais d'auto-complaisance
- Hypothèse de l'attribution défensive
- Biais d'imputation de traits
- Justification de l'effort
- Compensation du risque
Nous privilégions les effets immédiats plutôt que ceux sur le long terme
- Actualisation hyperbolique
- Appel à la nouveauté
- Effet de la victime identifiable
Nous préférons achever ce dans lequel nous avons investi, alors qu'il vaut parfois mieux changer de perspective
- Biais des coûts irrécupérables
- Escalade d'engagement
- Escalade irrationnelle
- Aversion à la perte
- Effet Ikea
- Effet de la génération d'information
- Biais du risque zéro
- Effet de disposition
- Biais d'unité
- Effet de pseudo-certitude
- Effet de dotation
- Effet boomerang
Nous tendons à opter pour des décisions que l'on pense les moins risquées
On penche pour des options en lesquelles on a confiance et auxquelles nous sommes habitués (quitte à préserver le statu quo) par crainte de situations nouvelles, inconnues, ou irréversibles.
- Justification du système
- Réactance
- Psychologie inversée
- Effet de domination asymétrique
- Théorie de la comparaison sociale
- Résistance au changement
La simplicité plutôt que la complexité
Nous préférons en faire moins que plus, dès lors que l'on pense l'effort suffisant.
- Biais d'ambiguïté
- Biais d'information
- Biais de croyance
- Effet de rime et raison
- Loi de Parkinson
- Effet Delmore
- Erreur de conjonction
- Effet moins-c'est-mieux
De quoi doit-on se rappeler ?
Nous reconstruisons nos propres souvenirs
Au cours de ce processus, nous introduisons et supprimons des éléments de notre mémoire, ce suite à des évènements vécus.
- Interférence rétroactive
- Erreur d'attribution de la source
- Cryptomnésie
- Faux souvenirs
- Suggestibilité
- Effet d'espacement
Les généralisations facilitent notre mémorisation
- Association implicite
- Stéréotype implicite
- Biais de stéréotype
- Biais de préjugé
- Effet de négativité
- Biais de l'affaiblissement de l'affect
Notre regard partiel ne nous permet de nous rappeler de tout
Comme nous réduisons souvent les choses de manière parcellaire, alors notre regard de l'ensemble devient incomplet.
- Règle du pic-fin
- Nivellement et affinement
- Effet de désinformation
- Négligence de la durée
- Effet de rappel mémoriel en série
- Effet de modalité
- Indexage partiel
- Effet de primauté
- Effet de récence
- Effet de position sérielle
- Effet du suffixe
Nos valeurs, croyances et expériences influent sur nos actes
- Effet de profondeur de traitement
- Effet de l'évaluation
- Distraction
- Bout-de-la-langue
- Effet « au suivant »
- Effet Google